La Haute autorité de santé fait savoir qu’elle est favorable à l’extension d’accès aux antiviraux aux patients ayant un stade de fibrose F0 ou F1 qui ne présentent pas de symptômes. Elle définit en outre les conditions de la prise en charge et entend revoir la stratégie de dépistage de l’hépatite C.

La HAS est favorable à l’élargissement du traitement de l’hépatite C et en cadre les conditions.

En mai 2016, Marisol Touraine, ministre de la santé, s’était engagé pour un accès aux antiviraux contre l’hépatite C pour tous les patients. Dans un communiqué daté du 12 décembre 2016, la HAS rappelle qu’en juin 2016, elle a recommandé « d’élargir le traitement aux malades au stade de fibrose F2, à ceux susceptibles de transmettre le virus ainsi que lorsqu’ils étaient symptomatiques avec un stade de fibrose hépatique F0 ou F1« . Cette évolution est importante car elle concerne les quelques 230 000 personnes touchées par l’hépatite C (VHC) en France.

Rappelons que l’infection par le VHC évolue lentement et provoque, lorsqu’elle devient chronique et active, une fibrose au niveau du foie dont la gravité croissante est classée de F0 à F4.

Traitements efficaces et bien tolérés

La HAS précise par ailleurs que, malgré le risque de réactivation du virus de l’hépatite B chez les patients co-infectés et des incertitudes à long terme, « la réévaluation récente par la HAS de l’ensemble des antiviraux d’action directe (AAD) ayant une AMM confirme leur grande efficacité et leur bonne tolérance à court et moyen terme« . Ce sont ces raisons qui ont motivé la HAS à élargir donc l’accès des AAD aux patients asymptomatiques dont le stade de fibrose est F0 ou F1 et qui n’étaient pas inclus dans les recommandations précédentes.

Une prise en charge sous conditions

Pour accéder à cette prise en charge, certaines conditions sont précisées et devront être respectées car « comme pour toutes les autres maladies, des traitements précoces peuvent exposer au risque d’effets indésirables et de résistances« . La HAS pose donc les conditions suivantes pour cette prise en charge élargie :

– S’assurer de la bonne information du patient et instaurer un traitement seulement si la décision est partagée.

– Mettre en place un suivi clinique des patients au stade de fibrose F0 ou F1 asymptomatiques traités, notamment pour mesurer les conditions réelles d’utilisation, l’efficacité et la tolérance de ces traitements et leur impact sur la morbidité.

– Encadrer les prix des traitements pour garantir une efficience identique et mieux connaître les gains en qualité de vie, mesure qui devrait également réévaluer l’efficience de ces médicaments. Même si les négociations des prix très élevés de ces médicaments s’annoncent difficiles (NDR).

Revoir la stratégie de dépistage du VHC

Enfin, le Collège de la HAS « entend réviser la stratégie de dépistage de l’hépatite C en vue de réduire la prévalence de l’infection et ne plus se limiter au dépistage des personnes à risque« . Ainsi, « la HAS proposera à terme des recommandations sur la stratégie de dépistage de l’hépatite C incluant les moyens de repérer les malades, les traitements et leurs modalités ainsi que les pistes pour réduire les réinfections« .

Ecrit par:

Dr Jesus Cardenas

Créé le 13 décembre 2016

Sources :

  • Communiqué de presse de la Haute autorité de santé du 12 décembre 2016.
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