Alzheimer : des avancées diagnostiques

Le journal du CNRS publié ce jeudi 16 février a choisi de consacrer un dossier complet sur la maladie d’Alzheimer. « Où en est la recherche ? » Plusieurs chercheurs ont uni leurs expertises pour faire un point sur les dernières avancées. Pas de nouvel espoir thérapeutique à l’horizon mais le diagnostic, lui, s’affine.

La maladie d’Alzheimer reste encore entourée de beaucoup de mystères, notamment concernant les causes du déclenchement de la pathologie. Certains facteurs de risque sont désormais bien connus et les mécanismes organiques impliqués dans la maladie semblent devenir plus clairs aux yeux des chercheurs. Plusieurs scientifiques du Centre National de la Recherche Scientifique(CNRS) ont mis en commun leurs connaissances sur le sujet, dans un dossier publié dans le Journal du CNRS du 16 février 2017. Les patients ne devront malheureusement pas attendre de nouvelles pistes thérapeutiques dans un avenir proche. Le diagnostic de la maladie en revanche connait des avancées significatives.

Trois lésions propres à Alzheimer

Ces dernières avancées ont pu voir le jour suite à l’amélioration des connaissances sur les lésions propres à Alzheimer. La pathologie est désormais définie selon trois lésions majeures : atteinte initiale au niveau de l’hippocampe, développement de plaques amyloïdes dans le cerveau (accumulation de peptides amyloïdes) et agrégation des protéines Tau.

Il n’existe pas, à l’heure actuelle de test unique permettant de diagnostiquer une personne atteinte d’Alzheimer avec une fiabilité de 100 %. Les tests actuels basés sur un bilan neuropsychologique dépistent la maladie quand une démence est déjà installée, limitant ainsi les possibilités de prise en charge des patients. « Nous nous sommes fixé deux objectifs : être plus précoce et être plus spécifique », comment le Pr Bruno Dubois, professeur en neurobiologie à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière.

Un diagnostic plus précoce signifie dépister la maladie avant l’arrivée des premiers symptômes. C’est désormais possible grâce à un test neuropsychologique qui recherche un profil particulier de troubles de la mémoire, appelé « syndrome hippocampique« , caractéristique de la maladie d’Alzheimer. Appelé « FCRST« , ce test, « spécifique et très efficace », peut prédire « la présence de lésions de type Alzheimer ».

Des tests biologiques à la recherche de biomarqueurs spécifiques

Les caractéristiques biologiques de la maladie sont également mesurables grâce à de nouveaux tests. Par exemple, la TEP amyloïde (technique d’imagerie biologique recherchant la présence de biomarqueurs  spécifiques des plaques amyloïdes dans le cerveau) peut déceler de manière très efficace les plaques. Seul inconvénient, le test coûte environ 1 000 euros et n’est pas remboursé en France.

Un second test biologique permet la recherche de biomarqueurs directement dans le liquide céphalo-rachidien (LCR). « Les malades d’Alzheimer ont un profil bien spécifique, poursuit le Pr Dubois. On observe dans leur LCR une forte augmentation des protéines Tau et l’absence de protéines amyloïdes, empoisonnées dans le cerveau au niveau des plaques ».

Il est important de préciser que l’observation de ces critères biologiques n’est pas synonyme à 100 % de maladie d’Alzheimer. Certains des patients présentant ces lésions ne développeront jamais la maladie, mais il a été observé que tous les patients atteints d’Alzheimer présentaient ces lésions.  « On se trouve ici face à un enjeu éthique considérable, admet Bruno Dubois. Peut-on traiter quelqu’un pour une maladie qu’il n’aura jamais ? » La question se pose et devra être étudiée quand des médicaments efficaces contre la maladie d’Alzheimer pourront être proposés aux patients.

Sources :

Conférence de presse du CNRS, 15 février 2017

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