Réveils douloureux, dos en marmelade. Premier réflexe : incriminer notre literie. Entre latex, mousse et ressorts ensachés ou biconiques, on vous aide à trouver le matelas qu’il vous faut.
Vous voulez changer de literie, mais l’importance de l’offre vous rend perplexe. Quel matelas préférer et à quoi faut-il prêter attention si l’on souffre du dos de façon chronique ?
Pour le Dr François Duforez, médecin attaché au centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu, à Paris, et fondateur de l’European Sleep Center, le rapport étroit entre douleurs et sommeil ne fait aucun doute, en particulier pendant la seconde partie de la nuit réservée au sommeil paradoxal. Celui-ci, plus superficiel, est donc plus fragile en cas de problème inflammatoire.
« Les observations cliniques ont démontré qu’une mauvaise literie rend plus sensible à ces douleurs, explique-t-il. De plus, sur une literie neuve, l’activité musculaire est moindre, les microréveils sont donc moins nombreux. »
Précaution d’usage, il est bon de rappeler que si une meilleure literie peut offrir un meilleur sommeil, elle ne peut être l’unique réponse aux multiples causes des problèmes de dos.
Cinq points à vérifier pour choisir son matelas
Ce n’est pas tant la technologie employée – latex, ressorts ou mousse – qui compte, elle serait même sans grande importance selon les spécialistes du sommeil. On doit plutôt s’attacher aux qualités intrinsèques du matelas, sans oublier que le sommier assure une bonne partie de la ventilation de sa literie.
Mieux vaut qu’il s’accorde au matelas et, s’il est à lattes, que celles-ci soient assez serrées : moins les lattes sont espacées, meilleur est le maintien.
La fermeté : ni trop mou, ni trop dur
L’idée qu’un matelas très ferme serait bon pour le dos, voire qu’une planche entre le matelas et le sommier arrangerait tout n’a rien de fondé, bien au contraire. Si l’on bouge beaucoup pendant la nuit et que l’on souffre de douleurs inflammatoires, on va passer son temps à réveiller celles-ci sur un matelas qui accueille avec trop de rigidité les points de pression du corps. C’est pourquoi le Dr Duforez déconseille vivement l’usage du futon pour ceux qui se plaignent de douleurs au dos.
Le confort : un certain moelleux
Quelle que soit la technique utilisée, c’est la formule à retenir. Une première impression de confort, avec un certain moelleux ; une seconde sensation de tenue correcte de toutes les parties du corps, notamment sur ses points de pression comme les épaules, les fessiers, etc. C’est l’objectif à rechercher. Sans négliger l’épaisseur du matelas : plus sa densité est importante, mieux il absorbera les “chocs” des mouvements nocturnes.
La régulation de la température
C’est une dimension à laquelle on pense peu, pourtant elle est primordiale : le matelas doit permettre une bonne régulation de la température du corps pour assurer un sommeil satisfaisant. Si on a trop chaud, on dort mal, et le seuil de la douleur s’en trouve modifié. De même si l’on frissonne. Les matières naturelles (laine, coton) assurent généralement mieux les échanges thermiques.
Les bonnes dimensions
On doit se garder d’adopter de trop petites dimensions pour le choix de sa literie, même si l’espace dans lequel on va l’installer n’est pas très grand. En moyenne, les Français disposent de lits en 140 cm de large. Il est vivement conseillé de passer à 160 et même 180 cm. Si l’un des deux partenaires bouge beaucoup, il va immanquablement altérer la qualité du sommeil de l’autre et accentuer ses douleurs en modifiant par ses mouvements le confort dans lequel son partenaire s’était installé.
La composante plaisir
Le caractère subjectif du choix n’est pas à écarter. Tout est question de ressenti. Or le plaisir est une composante essentielle dans la qualité du sommeil, à ne pas négliger !
Trois technologies de matelas, trois usages
Le latex, les ressorts et la mousse ont chacun leur spécificités. Tour d’horizon de ces différents types de matelas.
Le latex en cas d’allergie
A l’origine, un matériau naturel issu de la sève d’hévéa, mais le plus souvent il s’agit d’un composé synthétique, dont on maîtrise mieux les caractéristiques.
Pour quel usage ? Il est souvent recommandé en cas d’allergies. Il offre, en outre, d’excellentes qualités d’aération, il est donc particulièrement adapté pour ceux qui éliminent beaucoup d’eau pendant leur sommeil.
Les ressorts pour un soutien dynamique ou homogène
Plusieurs propositions pour une même technologie : des ressorts ensachés ; des ressorts biconiques, plus classiques, élargis en leurs bases et resserrés en leur centre ; ou encore les fameux “multispires” de la marque Epéda, réalisés avec un fil continu.
Pour quel usage ? Les ressorts ensachés permettent, à deux, une indépendance de couchage. Les biconiques offrent un soutien dynamique à ceux qui remuent beaucoup. Les multispires promettent une sensation de soutien plus homogène.
La mousse pour la mémoire de forme
La mousse de polyuréthane offre des qualités différentes suivant sa densité. On la dit “à haute résilience”, comme le Bultex, dès lors que sa densité dépasse 35 kg/m3. Quant à la mousse “à mémoire de forme”, elle offre de plus grandes qualités d’élasticité.
Pour quel usage ? Grâce à son système alvéolaire, la mousse permet de moduler facilement les points de contacts du corps. La mousse “à mémoire de forme” s’adapte à la silhouette. Cependant, elle se durcit au froid et se ramollit au chaud.