La chiropratique cible manuellement le squelette et les articulations. Bien encadrée, elle gagne en respect. Et elle permet de soulager lumbago, sciatique, arthrose vertébrale…

Un geste sur un homme sourd, un craquement vertébral et l’homme retrouve l’audition. La chiropratique (prononcez « kiro… ») était née. L’histoire paraît trop belle. Pourtant, un siècle plus tard, la discipline a été codifiée en se basant sur la recherche clinique et fondamentale, la formation a été unifiée et reconnue par le ministère de la Santé (décret publié au Journal Officiel le 9 janvier 2011).

« Aux Etats-Unis, c’est la deuxième profession de santé, et certaines assurances privées ne prennent en charge une opération du dos que si vous avez vu un chiropraticien avant », aime rappeler Philippe Fleuriau, chiropraticien et président de l’Association française de chiropratique.

La chiropratique cible les articulations

La chiropratique traite les symptômes liés aux troubles de la colonne vertébrale. Elle cible les articulations en perte de mobilité dont elle restaure le mouvement et lève ainsi les blocages mécaniques du système neuromusculosquelettique du dos. La chiropratique croit à l’intelligence innée du corps : le thérapeute exerce un mouvement, cette force crée une vibration dans le corps et c’est le corps qui réagit.

Avec les mains ou de petits instruments, voire une table spécifique, le chiropraticien « ajuste ». Ces ajustements sont en fait des poussées énergiques et rapides, sous une force contrôlée, dans une direction particulière. Le geste qui soigne induit parfois un craquement, car il force l’articulation à reprendre une position normale, mais reste toujours dans les limites physiologiques de l’articulation. La durée d’une séance varie de 15 à 45 minutes.

Juste après, les manipulations provoquent de la fatigue, une augmentation des symptômes et des courbatures. « Tout cela est normal et dure entre 24 et 72 heures. Le chiropraticien doit prévenir ses patients et être joignable au téléphone si ces derniers veulent savoir si cela est normal ou non », indique Philippe Fleuriau.

Qui peut exercer la chiropratique ?

La chiropratique est reconnue comme une profession de santé manuelle, décrite comme telle par l’OMS depuis 2005. En France, comme l’ostéopathie, elle reste une profession indépendante, elle n’est pas une profession médicale.

Ce sont des docteurs en chiropratique qu’il faut consulter. Ils ne sont ni médecins ni kiné, mais formés pendant six ans au sein d’une école accréditée par le Council on Chiropractic Education, organisme international qui régit la formation. Point positif : la formation, ainsi standardisée au niveau international, est la même pour tous.

Pour trouver un chiropraticien, rendez-vous sur le site de l’Association française de chiropratique.

Deux ou trois séances pour un lumbago

Toutes les personnes qui ont un blocage articulaire ou un problème potentiellement ostéo-articulaire peuvent consulter, si les examens d’imagerie ne révèlent ni tumeur (méningiome), ni fracture, ni ostéoporose très avancée. Des radios sont en effet souvent demandées.

Le chiropraticien soigne l’arthrose vertébrale, le coup du lapin, la cervicalgie, la lombalgie, le lumbago, la sciatique. « Je ne sais pas supprimer une hernie discale, mais je sais soulager la douleur », précise Philippe Fleuriau, le président de l’Association française de chiropratique.. Interdiction complète de toucher en cas de douleur thoracique et cancéreuse.

– Pour soulager un lumbago, compter deux ou trois séances.
– Pour une sciatique, comptez au moins dix séances (une par semaine).

Autres indications de la chiropratique chez l’adulte : les maux de tête (car beaucoup ont une origine cervicale), la fibromyalgie, les acouphènes (quand ils ont une origine mécanique).

Cette pratique est-elle efficace ? De nombreuses études sont indexées dans les bases de données médicales. La plus récente montre qu’en huit semaines, la chiropratique réduit plus efficacement les douleurs chroniques de dos qu’une prise en charge classique (Wilkey S. A. et al., The Journal of Alternative and Complementary Medicine, 2008).

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