Un accident est vite arrivé et les bons réflexes en cas d’urgence peuvent éviter le pire. Une bonne raison pour les connaître et mieux, pour se former et acquérir une base solide desecourisme…
Gestes de premiers secours : comment agir ?
Agir face à un arrêt cardiaque, avoir le bon réflexe pour stopper une hémorragie ou arroser une brûlure… Les automatismes concernant les premiers secours s’apprennent pour venir en aide aux victimes qui font souvent partie de son entourage proche. Cinquante mille personnes meurent actuellement chaque année d’un arrêt du cœur brutal en France. Si la chaîne de la prévention était plus solide et la formation aux gestes de premiers secours plus étendue, le nombre de victimes pourrait diminuer.
- Évaluez la situation
Avant d’agir, prenez le temps d’apprécier la situation et de vous poser les bonnes questions. La victime est-elle consciente ? Respire-t-elle ? Remarquez-vous la présence d’hémorragie, de plaies ? Des produits toxiques sont-ils à proximité ? Quelles peuvent être les causes de l’accident ? Avez-vous repéré d’autres personnes blessées ? Vos observations seront utiles pour donner les premières indications aux secours. Si la personne est consciente, restez auprès d’elle pour lui parler et la rassurer.
- Sécurisez les lieux
L’accident est déjà arrivé, mais d’autres dangers pourraient aggraver la situation. Assurez-vous que les conditions de sécurité soient remplies (au niveau de l’électricité, de la circulation sur la route, d’un incendie maîtrisé…) pour mettre le blessé à l’abri et pour vous protéger par la même occasion. Si vous portez secours à une personne électrocutée et que vous ne coupez pas le courant, c’est vous qui risquez la décharge ! Déterminez un périmètre de sécurité optimale en attendant que les secours viennent vous prêter main forte.
- Appelez les secours
Si vous pouvez gérer les aléas du quotidien, d’une petite brûlure à une piqûre de guêpe, en cas d’accident plus grave, votre premier réflexe sera d’appeler de l’aide. Plusieurs services d’urgence restent en alerte 24 heures sur 24. Les pompiers (en composant le 18), interviennent pour tous les accidents et bien évidemment en cas d’incendie. Le Samu (le 15) gère les problèmes de santé. En contactant les secours, il vous faudra exposer la situation en quelques mots. Vous devrez fournir votre numéro de téléphone, donner une localisation précise de l’endroit de l’accident, décrire la situation et l’état de la victime, les dangers liés à l’environnement, le nombre de personnes blessées, sans oublier de préciser ce qui a déjà été fait sur place et de répondre aux questions de l’opérateur. Plus vous serez précise, plus vous ferez gagner du temps aux secours.
Les bons réflexes face à une brûlure
Quelle que soit la gravité de la brûlure, le premier geste de secours reste de placer la plaie sous l’eau froide pendant au moins cinq minutes pour refroidir la brûlure et diminuer la douleur. Prenez soin de retirer, sous l’eau, les vêtements qui peuvent gêner en laissant ceux qui adhèrent à la peau. La gravité d’une brûlure dépend de son étendue. Si elle dépasse la moitié de la paume de la main de la victime, n’attendez pas pour prévenir les secours. Dans le cas d’une brûlure simple, après avoir rincé à l’eau, vous pouvez désinfecter la plaie avec un antiseptique et appliquer un tulle gras (et surtout pas d’autres produits comme du beurre ou de l’huile !) sur les conseils de votre médecin ou de votre pharmacien. Pour une brûlure grave, allongez le blessé, couvrez-le et surveillez-le jusqu’à l’arrivée du Samu.
Arrêt cardiaque : pas de temps à perdre
L’idéal est d’agir en amont dès les premiers signes annonciateurs de l’arrêt cardiaque. Si une personne se plaint de douleurs dans la poitrine, de difficultés pour respirer ou de nausées, n’attendez pas pour appeler les secours. Si vous vous trouvez face à un arrêt du cœur, vous allez devoir commencer un massage cardiaque. Contactez le 15 pour qu’ils puissent vous guider par téléphone pour effectuer une réanimation cardio-pulmonaire (RCP) si vous n’en avez jamais fait. Appliquez vos deux mains au milieu de la poitrine. Un massage cardiaque comporte 120 appuis par minute, soit deux appuis par seconde. Ne vous arrêtez pas tant que les secours ne sont pas présents. Si vous n’avez pas été formé, ne tentez pas le bouche à bouche. Si le cœur vient juste de s’arrêter, il possède encore une réserve d’oxygène. Demandez à l’entourage d’aller chercher un défibrillateur s’il en existe un à proximité (il existe des Applications pour smartphone pour localiser les défibrilalteurs).
Stoppez l’hémorragie
Il ne s’agit pas d’une petite coupure à soigner mais bien d’une plaie qui laisse couler le sang comme un robinet ouvert. Deux réflexes simples à mémoriser : j’appuie et j’allonge. La priorité est de faire une pression directement sur la plaie pour stopper l’hémorragie. Avec l’aide d’un linge ou d’une serviette propre ou avec les mains protégées par des gants, pour ne pas infecter la plaie. Mieux vaut également allonger la victime pour qu’elle soit dans une position confortable. Continuez la compression de la plaie jusqu’à l’arrivée des secours. N’utilisez surtout jamais un garrot pour arrêter l’hémorragie !
Ingestion de produits toxiques
La rapidité est de mise surtout s’il s’agit d’un enfant qui a avalé malencontreusement un produit chimique. Premier réflexe : appelez le Centre anti-poison ou le Samu-Centre 15 en ayant pris soin d’identifier la substance que la victime a ingurgité. Ils vous donneront la marche à suivre pour agir. N’essayez surtout pas de faire vomir la victime ni de lui donner quelque chose à boire, comme de l’eau ou du lait. Vous pouvez commencer par la placer en position latérale de sécurité, ce qui lui permettra, si elle vomit seule, de ne pas s’étouffer.
Agir contre un étouffement
L’accident est fréquent et peut survenir à tout âge. Vous étiez dans un repas de famille quand votre tante a avalé de travers. Voies respiratoires encombrées, elle ne peut plus respirer. À vous de jouer ! La toux est le réflexe naturel pour désobstruer les poumons. Si elle n’est pas suffisante, placez-vous sur le côté, penchez la personne en train de s’étouffer légèrement en avant, en soutenant son thorax avec une main, et faites-lui cinq tapes sèches dans le dos, entre les omoplates, avec le plat de la main. Si l’opération ne suffit pas, vous devrez effectuer la méthode dite de Heimlich. Mettez-vous derrière la victime et encerclez-la avec vos bras en plaçant vos deux mains au creux de l’estomac. Exercez une pression en appuyant fort, ce qui va repousser l’air dans les poumons pour évacuer l’intrus qui empêche la respiration. Vous pouvez recommencer cinq fois de suite. Mieux vaut être formé pour bien effectuer la manipulation !
- Malaise à gérer
En cas d’inconscience, vous devez d’abord vérifier si la personne respire. Si la victime est consciente et respire, le premier geste à avoir est de la placer en position latérale de sécurité. Un réflexe qui permet d’éviter deux risques : qu’elle n’avale sa langue qui va venir obstruer les voies respiratoires ou qu’elle vomisse et s’étouffe. Restez à côté d’elle et parlez-lui pour la tranquilliser. Si la personne est inconsciente et qu’elle ne respire plus, n’attendez pas pour commencer un massage cardiaque. Dans le cas d’une noyade, les mêmes gestes sont à répéter. N’essayez pas de lui faire du bouche-à-bouche pour évacuer l’eau avalée.
- En pleine nature
Une balade en forêt peut se terminer en scénario catastrophe si vous êtes passée à côté des bons réflexes. Les secours ne sont pas toujours à proximité et le temps peut être compté. En cas de morsure de serpent, le premier réflexe est de faire un bandage compressif à l’endroit où la personne a été mordue, pour limiter la propagation du venin. Oubliez les remèdes de grands-mères, qui peuvent être dangereux, comme la cautérisation ou le garrot. Les «pompes à venin» sont également contre-indiquées. L’idéal est de mener le blessé au plus vite à l’hôpital en prenant soin de le faire marcher un minimum pour éviter la circulation du sang et donc la diffusion du venin dans le corps. Face à une piqûre d’insectes ou d’hyménoptères, enlevez le dard s’il y en a un, nettoyez la plaie avec de l’eau et du savon et désinfectez avec un antiseptique. Vérifiez la vaccination antitétanique de la victime.
- Un défibrillateur peut sauver une vie
Répartis partout en France, les défibrillateurs se retrouvent souvent dans les espaces sportifs, les gares, les Mairies et autres lieux publics. Simple d’utilisation puisque la machine vous guide, le défibrillateur augmente les chances de survie suite à un arrêt du cœur. Selon la Croix-Rouge et la Fédération française de cardiologie, si 9 Français sur 10 savent ce qu’est un défibrillateur, 88 % d’entre eux refusent de s’en servir, faute d’une formation spécifique. 1h à peine suffit pourtant pour apprendre à l’utiliser !
$$Et si vous vous formiez aux gestes de premiers secours ?
Sauver une vie grâce aux gestes de premiers secours ne s’improvise pas. Mieux vaut suivre une formation au PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1) dispensée par la Croix-Rouge française sur trois demi journées ou en soirées. Quarante-quatre pour cent des Français déclarent avoir été formés dont 17 % initiés avec une formation d’une heure et 27 % avec une formation plus longue. Mais pas question de se reposer sur ses lauriers de secouriste ! Comme le bac, le brevet de secouriste se révise au minimum tous les cinq ans pour ne pas oublier les bons réflexes.